'Une religion d'almanach nous attache à la fleur, même malingre, quand elle symbolise une saison. Presque toute une nation exige le muguet comme le pain, au printemps. L'émoi du printemps est si solennel...' (Colette, Prisons et Paradis, 1932)

« Une nuit moite et bruissante, une nuit accablée de jasmins et d’étoiles m’eût complétée, prolongée, moi qui, ce soir, déborde d’un tel bonheur égoïste, moi qui me sens brusquement fleurir et embaumer comme un gardénia qui se trompe de saison… » (La Retraite sentimentale, 1907)

« Avant lui, tout ne me fut - sauf la ruine de mes parents, et le mobilier vendu publiquement -, que roses. Mais qu’aurais-je fait d’une vie qui n’eût été que roses ? » (Colette, Mes apprentissages, 1936)

« Choisir, noter ce qui fut marquant, garder l’insolite, éliminer le banal, ce n’est pas mon affaire, puisque, la plupart du temps, c’est l’ordinaire qui me pique et qui me vivifie. » (Le Fanal bleu, 1949)

« Tous les spectacles suscitent un devoir identique, qui n’est peut-être qu’une tentation : écrire, dépeindre. À chaque écrivain échoit la tâche de travail que lui désignent ses facultés, le hasard, le déclin ou la vigueur de son âge. »
(Colette, Journal à rebours, 1941)

« A partir de ce jour-là, Claudine, j’ai su ce que valait la vie !... Un jardin où l’on peut tout cueillir, tout manger, tout quitter et tout reprendre… » (Colette, La retraite sentimentale, 1907)

« Soyez sûrs qu’une longue patience, que des chagrins jalousement cachés ont formé, affiné, durci cette femme dont on s’écrie : « elle est en acier ! »
Elle est « en femme » simplement, et cela suffit… » (Colette, La Vagabonde, 1910)